lundi 9 juillet 2007

L'actualité 2007 de l'Electronique Grand Public

Conférénce organisée par Centrale en collaboration avec le G9+ le 26/06/2007.

Intervenants :
Olivier Ezratty (ECP 1985) : conseil en stratégie auprès de start-ups et grands groupes et auteur du très fréquenté blog http://www.oezratty.net/

Benoît Flamant (ECP 1983) co-fondateur de IT Asset Management (http://www.itasset.com/), société de gestion de portefeuilles indépendante spécialisée dans les investissements en technologies d’information et biotechnologies.

La conférence s’est focalisée sur quelques considérations fondamentales dans l’analyse de l’évolution des business models de l’électronique grand public.

ELECTRONIQUE GRAND PUBLIC/ CONVERGENCE OU DIVERGENCE ?
Il n’est pas toujours facile de statuer, nous dit Olivier Ezratty. En effet des tendances opposées s’affrontent.
La divergence, d’abord, que nous retrouvons par exemple dans le développement d’écrans pour la TV et la vidéo. D’un côte des écrans géants et haute définition, tel le plus grand LCD du monde qui affiche une diagonale de 108’’, soit 2.74 m. De l’autre côté la miniaturisation poussée à l’extrême qui amène, par exemple, des utilisateurs japonais à regarder de la vidéo, lors de leurs trajets quotidiens en transports, sur des écrans plus petits que celui d’un iPod nano.
La convergence, dont on entend si souvent parler, est bien évidemment aussi au rendez-vous, par exemple entre le MP3 et la téléphonie. Après avoir fait le constat que Sony-Ericsson vend aujourd’hui plus de lecteurs MP3 qu’Apple, les dirigeants d’Apple ont décidé qu’ils ne pouvaient pas être absents du marché de la téléphonie et ont lancé sur le marché USA le 29 Juin dernier l’iPhone, nouvel iPod+téléphone+appareil wifi de la marque.


LA TELEVISION 2.0
Une autre grande évolution est celle qui caractérise les modes de consommation de la télévision. En effet la multiplication de contenus disponibles et la nécessité de les organiser, pousse à l’apparition d’outils de type web pour faciliter le choix du net-spectateur, faire de la recherche thématique et noter les contenus. La télévision sur internet permettra de suivre les goûts du net-spectateur et de lui proposer un contenu adapté à ses intérêts spécifiques. Au bout de cette démarche nous retrouvons, bien sûr, le rêve des annonceurs et des fournisseurs d’espace publicitaire : envoyer au net-spectateur des messages publicitaires complètement personnalisés. C’est d’ailleurs autour de ce business model qu’est née la nouvelle TV sur internet Joost (dont je parle de manière plus détaillée dans un autre post de ce blog).
La télévision 2.0, comme Olivier Ezratty l’a baptisée en faisant un clin d’œil au fameux web 2.0, permettra l’émergence d’une « social TV » avec commentaires partagés entre plusieurs internautes faisant partie de groupes d’amis. Tout cela en utilisant une formule de messagerie instantanée intégrée à la chaîne que l’on regarde.

LES JEUNES FONT LE MARCHE
Marc Prensky, consultant, écrivain et concepteur de jeux vidéo, a développé en 2001 une théorie fort intéressante, dans son livre « On the Horizon ». Les jeunes d’aujourd’hui vivent les jeux d’ordinateur, les e-mails, Internet, les cellulaires et la messagerie instantanée comme une partie intégrante de leur existence. Ils sont nés entourés de tous ces outils, et leur manière de penser et de « processer » l’information est fondamentalement différente de celle de leurs prédécesseurs. C’est pourquoi nous pouvons aisément les appeler les Digital Natives, c'est-à-dire les autochtones du numérique.
En revanche les adultes, qui ne sont pas nés dans le monde numérique, mais qui ont du l’appréhender au fur et à mesure, peuvent être définis comme des Digital Immigrants, des immigrants numériques. Leur compréhension du monde numérique, quoique poussée par une sincère envie d’apprendre, n’est et ne restera que partielle : elle gardera toujours un « accent », comme quelqu’un qui aurait appris une langue étrangère à l’âge adulte.

Aujourd’hui le marché de l’électronique est fait par les jeunes, et Apple –nous dit Olivier Ezratty, l’a bien compris en ciblant les 20-30 ans qui sont des « early adopters ». D’ailleurs aujourd’hui le modèle économique gagnant semble être de cibler les jeunes pour vendre à tous les autres par le biais d’un marketing de plus en plus orienté « fashion ».




Deux bémols dans ce discours, néanmoins :
1) le pouvoir d’achat le plus important n’est pas chez les jeunes ;
2) est-ce que le mode de consommation internet des jeunes va les suivre une fois qu’ils seront devenus adultes ?

LES DSI DES ENTREPRISES ASSIEGEES PAR LES APPLICATION GRAND PUBLIC
Aujourd’hui les DSI (Directions des Systèmes Informatiques) des entreprises sont assiégées de toutes parts par des applications grand public très performantes : mail à grande capacité de stockage et d’envoi, instant messaging (IM), Skype, chats, mail gratuits, web 2.0, PC dernière génération, imprimante personnelle, baladeurs MP3. Elles ne disposent souvent que d’infrastructures réseau et voix coûteuses, l’IM est interdit, les applications web sont en 0.9 et les ordinateurs proposés aux salariés ont 2 générations de retard…



MAIS QUEL EST LE BUSINESS MODEL GAGNANT ?
Le business model gagnant, dans ce monde de l’électronique en perpétuelle évolution, peut se résumer –selon Olivier Ezratty et Benoît Flamant selon le schéma suivant: créer une marque consommateur puissante grâce à une communication forte et "fashion"; cibler les jeunes tout en ayant comme réel objectif celui de vendre à d'autres cibles avec plus de pouvoir d'achat; développer autour du produit électronique des services à forte valeur ajoutée; cibler des besoins consommateur clairement définis et les satisfaire avec simplicité; construire une plate-forme hardware et software extensible et déclinable à souhait.

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