dimanche 4 mai 2008

Etude sur l'utilisation d'internet et des réseaux sociaux

From: morabito, 22 hours ago

En Février 2008 vous avez été nombreux à participer au questionnaire sur l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux que j’ai mis en place, avec 4 autres collègues, dans le cadre du projet « Création d’un Produit Innovant (CPI) réalisé en collaboration avec Centrale Paris, Essec et Strate College.
Début Mai 2008 l’analyse du questionnaire est achevée et quelques éléments intéressants en ressortent.

Tout d’abord le sexe de l’échantillon et des bloggeurs : éminemment masculin !
Notre échantillon est constitué à 60% d’hommes et, s’il est vrai que beaucoup d’écoles d’ingénieurs ont été appelées à contribution pour répondre au questionnaire (écoles souvent fréquentées à plus de 90% par des hommes), il est vrai que nous avons également adressé des groupements professionnels mixtes (Adetem, Groupe Marketing BPI, réseau Oudinot), voir carrément féminins (HEC au Féminin). Il y a là donc un premier indice révélateur.
L’observation devient plus flagrante lorsque l’on étudie le sexe des bloggeurs : 66% sont des hommes. On se croirait revenus à l’Angleterre des XIX et XX siècles avec ses clubs exclusifs! Et lorsque l’on regarde du côté des réseaux sociaux technophiles liés au monde réel -rencontres, bar camps, conférences- les pourcentages atteignent des sommets encore plus « inquiétants ». Au BarCamp organisé par FaberNovel en Février 2008 nous étions uniquement 3 femmes, contre une bonne cinquantaine d’hommes !
Il suffit par ailleurs de jeter un coup d’œil aux noms des inscrits aux barcamps français cités par http://www.barcamp.org/PreviousBarCamps, pour se rendre compte que ce n’est guère une exception ! Tiens, je prends un autre barcamp au hasard, où les filles étaient 17 sur 120 inscrits …: http://www.barcamp.org/VideoCampParis1.

Indépendamment du sexe, reste le fait que l’expression de ses opinions en ligne semble avoir conquis un peu plus de 40% des internautes, qui animent activement blogs ou sites personnels. Les plus impliqués sont les 26-35, mais les 15-25 et les 36-45 suivent de très près.
Ce qui frappe dans cette nouvelle tendance à l’expression en ligne, est le tiraillement permanent des internautes entre la fascination d’une visibilité accrue (la « web-starisation » maintenant accessible à tout un chacun) et la peur de tout dévoiler sur soi sur la toile. C’est quand même paradoxal, alors que l’on recherche volontairement une « web-présence », que l’on s’étonne ensuite de voir apparaitre des informations nous concernant sur internet. Ca fait penser à l’attitude de certaines stars de cinéma qui doivent une bonne partie de leur notoriété aux médias (qu’elles ne rechignent d’ailleurs pas à solliciter lorsque ça les arrange) mais clament à corps et à cri le respect de leur vie privée !

Un autre paradoxe se révèle lorsque nous posons la question à nos interviewés sur l’intérêt d’une page personnelle leur permettant de gérer toute l’information les concernant. Cette page est tout de suite vécue comme une intrusion dans la vie privée et non pas comme la possibilité rêvée d’exercer un véritable contrôle sur leur image numérique, leur permettant de regrouper, mettre en valeur ou effacer les informations qu’ils souhaitent.

Parmi les nombreux autres résultats de l’enquête, que je vous laisse découvrir dans le slide-show en annexe, il y en a un dernier qu’il me parait intéressant: les moteurs de recherche tels que nous les connaissons, atteignent leur phase de maturité.
Même si Google (99% de part de marché dans notre étude) et Yahoo (25% de PDM) se taillent toujours la part du lion, de plus en plus de moteurs alternatifs font leur apparition. La particularité de ces derniers ne se fait pas vraiment sur la recherche à proprement parler, car ils se basent à la grande majorité sur les algorithmes développés par Google ou Yahoo, mais sur la mise en forme de l’information trouvée. C’est ainsi que l’on constate l’apparition de moteurs qui présentent l’information sous forme de nuages de tags (http://www.quintura.com/), de clusters (http://www.clusty.com/) , de cartogrammes (http://www.kartoo.com/) ou d’un visiogramme personnalisable (http://www.ujiko.com/). Notons également l’apparition de moteurs de recherche qui « militent » pour le développement durable (http://www.veosearch.com/) ou pour le financement d’ONG (http://www.ethicle.org/), en reversant à des organismes choisis une somme pour chaque recherche effectuée.

En guise de conclusion, je retire de cette étude des sentiments contrastants : l’internaute me parait faire preuve à la fois d’esprit bon enfant, d’une certaine dose de voyeurisme et d’une circonspection frôlant parfois la méfiance. Le tout sur fond d’« internet durable » !

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